mardi 24 juin 2014

Menuiseries

Ces dernières semaines beaucoup de choses ont bien avancé grâce notamment au travail des couvreurs/charpentiers/menuisiers de l'équipe de Pasco'Rénov. Montrer tout le taf fait en couverture, gouttières, renforcement de charpente, plancher, trémie d'escalier en photos n'est pas simple.

Le nouveau solivage et Céline qui y clout de la canisse

Les menuiseries neuves du RdC
La triple qui illumine le salon
Pour de basses raisons économiques, les portes de service dans l'arrière cuisine sont en PVC
Sur la toiture, la lucarne a disparu, les champignons de ventilation sont posés, la gouttière est inversée...

Eaux pluviales et assainissement

Serge Boissais (le maçon) a géré l'évacuation des eaux pluviales de l'arrière de la maison vers le jardin. Julien Esnault (le terrassier) s'est occupé quant à lui de l'assainissement avec fosse toutes eaux + filtre à sable + infiltration. Concernant la gestion des eaux, reste donc le raccordement de tout ça avec la pompe de relevage entérrée dans l'arrière cuisine.

Voila en images :
Le filtre à sable (5x5m), on distingue plus haut les 2 bouchons de la fosse
Après le passage du SPANC, on peut faire propre
C'est pas flagrant mais dessous passe toute l'eau pluviale qui avant traversait sous la maison
Là pas encore flagrant non plus, mais c'est aussi l'eau pluviale qui est déviée vers le jardin.

mardi 3 juin 2014

Pourquoi et comment utiliser de la terre crue ?

La terre est partout abondante, très largement utilisée dans la construction dans le monde entier. Notre patrimoine bâti d'avant guerre est fait de terre, de bois et de pierres. Les autres matériaux y sont anecdotiques ou ont été ajoutés ensuite, par forcément judicieusement d'ailleurs.

En Normandie, la terre est très visible dans le torchis du pays d'Auge ou la bauge du Cotentin, mais même dans les maisons pierre, elle sert à hourder les murs (c'est à dire pour faire tenir les pierres entres elles) : c'était le ciment des anciens et si leur maisons sont encore saines et debout, c'est que ça doit pas être si mal !

Même avant d'être obligé de déplacer les 8 ou 10 tonnes de terre compactée dans le plancher du 1er étage, utiliser de la terre crue était une évidence, pour nous c'est une démarche :
  • écologique, la terre est propre et n'émet aucune substance nocive, 
  • économique, c'est super pas cher, elle est déjà là ou alors il nous suffira de creuser, 
  • éthique, par respect pour notre bâtiment, 
  • pragmatique, techniquement c'est facile et accessible à l'amateur, même les enfants peuvent jouer. 
Une belle réserve de terre et des gaillards fatigués

Nous allons utiliser de la terre crue sous deux formes principalement :
  • En enduits terre/sable/paille hachée appliqués directement sur les murs pour les redresser (y sont pas droits),
  • En mélange terre/paille banché dans une ossature bois.

Pour que ça tienne, il faut un savant mélange de liant (=l'argile de la terre) et de charge (=du sable ou des fibres végétales). Si le but est d'ajouter de l'inertie au volume chauffé, on charge avec plus de sable que de fibre. Ce sera le cas pour l'habillage de l'insert par exemple. Inversement, si le but est d'ajouter de l'isolation, on charge plus en paille. C'est pourquoi nous allons isoler l'ensemble des murs de l'arrière cuisine (volume tampon non chauffé) avec un terre/paille banché de 10 cm d'épaisseur. En plus, c'est pas cher, facile à faire et ça m'amuse.
Attention quand même aux caractéristiques d'isolation du terre/paille. Pour atteindre des résistances thermiques compatibles avec la Basse Consommation recherchée ici, faudrait au moins 30 ou 35 cm d'épaisseur. C'est pourquoi les murs séparant le volume chauffé de l'extérieur seront isolés avec 16.5 cm de laine de chanvre.

La terre est un matériau aux caractéristiques très variables selon le lieu d'extraction. Il est impératif de tester son mélange pour trouver le bon équilibre terre argileuse / charges (sable ou fibres). J'ai donc préparé des échantillons d'enduit-tests le 25 mai en notant scrupuleusement les proportions de terre, de sable et de paille hachée. J'ai patienté après séchage le 31 mai pour observer et reprendre des photos

Les échantillons frais sur un mur de l'arrière cuisine
1 volume de terre / 4 volumes de sable
Sec, ce mélange 1 vol terre / 3 vol. sable semble bien costaud, sans fissure ni farinage.
Sec aussi, 1 vol. terre / 1 vol sable / 3 volume paille, tient bien aussi celui là !
A priori ma terre ne fissure pas dès 1 vol. terre / 2 vol. charge et supporte facilement jusqu'à 4 vol. charge sans fariner. J'ai de la souplesse dans la préparation de mes enduits.

Pour le terre/paille à bancher, l'approche est un peu différente. Il s'agit de faire tourner la terre dans la bétonneuse avec de l'eau pour obtenir une barbotine de la consistance d'un yaourt liquide. On trempe alors rapidement de la paille entière que l'on met presque aussitôt à ressuyer au moins 12h. Ensuite ce mélange est tassé à la main dans un coffrage. Démoulage 48 à 72h plus tard.
Après trempage dans la barbotine.
Tout juste décoffrée, le séchage complet sera long.
Test concluant aussi.

J'en profite pour remercier Lubin, qui m'a prêté sa bétonneuse, maintenant tu sais à quoi elle va servir !

Le plancher nous a achevé !

C'est vendredi dernier, durant ce WE de pont que quelques braves gaillards ont répondu à mon appel. Merci à Pierre, Romain et Alex qui sont venus m'aider.

Déjà sur le papier c'est pas sexy comme job, d'abord pour détruire le plancher du 1er étage faut cogner sur de la terre compactée en bouffant de la poussière en quantité. Pis après, faut remplir des seaux et charrier la terre sur la terrasse (pour les futurs enduits).

Mais en plus on a pas eu de bol, le dernier bloc de terre qu'est descendu a éclaté l'arrivée d'eau AVANT le compteur. Un geyser a traversé la pièce, en 2' on était trempés, pataugeant dans la gadoue à essayer de dévier l'eau le plus vite possible par la porte. Heureusement le technicien de la SAUR est arrivé vite, ça n'a coulé que pendant une heure. La terre compactée, déjà c'est lourd (~1800 kg/m³), mais alors compactée ET mouillée sur un sol glissant, c'est l'enfer !

Non, non, Sarah Connor, c'est  à côté !
J'y trouve un petit air de lémurien ou de chien de prairie
Les derniers seaux de la galère
Quand l'ouvrier est content, tout va !
En partant vendredi soir, c'était ça !
Après un samedi de nettoyage avec Céline
Fatigués mais fiers d'avoir réussi l'épreuve de la boue, on reviendra à Ford Boyard !

Encore un grand merci à Romain, Pierre et Alex ! Cette corvée était super physique, fallait bien être 4 !

lundi 2 juin 2014

2 semaines de maçonnerie

Alors voila en images, l'avancée des travaux de maçonnerie. C'est du beau boulot !
Le double IPN remplit de béton
La pièce de vie est grande et lumineuse, c'est top !
La porte côté jardin : linteau granit et...
... jambage en pierre de pays.