mercredi 13 août 2014

Avant d'isoler

Si vous avez lu l'article du 10 aout sur la préparation du terre/paille, vous trépignez d'impatience de connaître la deuxième utilisation faite de ce mélange. Et bin tout simplement pour boucher grossièrement les trous des murs dépiquetés avant de les isoler.
Les différences de couleur dépendent de degré de séchage des joints en terre
Mais pourquoi prendre du temps pour boucher les trous d'un mur qui sera doublé et isolé ?
Attention explication technique, pour faire simple il y a 2 types de murs :
  1. Les plus anciens comme les nôtres se laissent traverser par l'eau. La pierre est étanche mais les joints en terre ou en chaux ainsi que les fondations sommaires ne le sont pas. L'eau peut circuler de bas en haut, elle remonte du sol par capillarité. Mais ce peut aussi être un transfert de l'intérieur vers l'extérieur selon la différence de pression de vapeur d'eau.
  2. Les murs d'après guerre, en gros depuis qu'on a industrialisé la construction et mis du béton partout, sont devenus étanches. Les fondations sont finies avec une lisse en béton qui bloque les remontées et les joints ou enduits béton ne se laissent pas traverser non plus. Sur ce type de mur on peut quasiment mettre n'importe quoi sans grand risque.
Sur un mur ouvert par contre, il faut se soucier des transferts d'humidité potentiels avant d'agir. De base faut bannir tous les isolants ou revêtements étanches (type polystyrène). Donc on reste sur des laines minérales ou végétales. Mais faut aussi se débrouiller pour maintenir une continuité capillaire : entre l'isolant et le mur il ne faut pas laisser de poches d'air. Celles ci risqueraient de bloquer de l'humidité dans le mur. Et donc c'est pas idiot de redonner au mur une surface a peu prêt plane avant de l'isoler.

mardi 12 août 2014

Un plafond expérimental

Comme vous avez suivi nos péripéties, vous savez que tout le plafond de la partie cuisine était pourri et que nous l'avons changé. Le menuisier a posé un nouveau solivage et nous devons l'habiller dessus/dessous.
Nous avons fait le choix peu commun de remettre de la terre crue pour ces qualités d'inertie et d'isolation phonique essentiellement.
Evidemment il n'existe aucune règle technique professionnelle, je n'ai même pas trouvé de référence à ce genre de mise en œuvre dans les magazines spécialisés. C'est donc une expérimentation complète, basée sur notre bon sens.

Voici en image le déroulé de l'opération :

D'abord, on a agrafé de la canisse sous les solives.
Comme l'agrafeur pneumatique avait trop de puissance, ça cassait le roseau. Donc on a contre-latté avec du tasseau (5x1,4) vissé.
Avant de remplir de terre, on a cloué des pointes galvanisées qui seront noyées dans la terre.
Pas fous, on avait fait un essai d'enduit mince en terre/lin par le dessous. Concluant.
Ensuite suffit de remplir avec le mélange terre/sable/paille préparé comme décrit dans l'article d'avant hier.
Le remplissage se fait à la main, sur 4-5cm d'épaisseur, en prenant soin que chaque poignée soit bien liée à la précédente.

Faut compter au moins 2 à 3 semaines de séchage et après ça semble bien solide et le résultat correspond à nos attentes. On complétera par un isolant en vrac, genre laine de verre ou de roche pour éviter l'effet caisse de résonance. La ouate de cellulose a une très forte capillarité qui d'habitude est un avantage, mais là en contact direct avec la terre, je vais pas tenter l'expérience aussi loin. Pour finir les solives recevront un isolant phonique en bande avant que le plancher de chêne massif soit cloué. Ce sera une autre étape et donc un autre article.

dimanche 10 août 2014

La préparation du mélange Terre/Paille

En photos commentées c'est plus efficace.

Suite aux essais, le mélange que j'ai choisi de faire est constitué d'un volume de terre tamisée + 2 volume de sable + 1 volume de paille hachée (à la tondeuse plusieurs fois).
D'abord la terre est mise à tremper pour que les grosses mottes "fondent".
Ensuite je la fait tourner dans la bétonneuse avec de l'eau jusqu'à la consistance "yaourt grec". Puis passage au tamis. Ici la maille fait 1x1cm, pour les enduits de finition on affinera.
Et c'est parti, 2 seaux de terre tamisée façon yaourt
+ 4 seaux de sable (un sac = 3 seaux). Là je laisse tourner jusqu'à un mélange homogène.
Enfin j'ajoute 2 seaux de paille hachée en prenant le temps que chaque poignée de paille s’intègre bien avant la suivante.

Et voila mon mélange est prêt, il va me servir de deux façons... décrites dans l'article de demain.
Pour information, l'étape du tamisage est de loin la plus salissante, ça cliche et éclabousse ! Mais comme l'argile, c'est bon pour la peau...

Bien bossé !

Fin juillet, nous n'avons pas fait grand chose, car il nous fallait gérer le déménagement et en plus je travaillais.
Mais les pros eux, ont continué :
Les menuisiers ont posé les escaliers et les volets. L'équipe de chauffagiste a posé et raccordé les panneaux solaires. Le ballon bois/solaire et l'insert viendront en septembre.